BPCO

La BPCO (Broncho Pneumopathie Chronique Obstructive) est une maladie inflammatoire chronique entraînant une obstruction des bronches. L'inflammation est responsable d'une augmentation de la production de mucus par les glandes de la paroi bronchique et d'un épaississement de la paroi provoquant un essoufflement à l'effort (dyspnée), une toux grasse quotidienne et une production de crachats.

La BPCO est une maladie exclusivement respiratoire, le terme BPCO sous-entend presque toujours une origine tabagique (80 à 90 % des BPCO), c'est une maladie qui présente aussi des manifestations extra-respiratoires telles que les maladies cardio-vasculaires, la sarcopénie, l’ostéoporose, le diabète et les troubles anxio-dépressifs.

La Broncho Pneumopathie Chronique Obstructive (BPCO) est caractérisée par un blocage persistant de l’écoulement des gaz inspirés au niveau des poumons. C’est une maladie sous-diagnostiquée qui engage le pronostic vital, interfère avec le processus normal de la respiration et n’est pas entièrement réversible.

Selon les estimations de l'OMS, 210 millions d'habitants de notre planète souffrent de BPCO et trois millions en sont morts en 2005. Selon les projections, le nombre total de décès dus à la BPCO devrait s'accroître au cours des vingt prochaines années, ce qui en fera la troisième cause de mortalité dans le monde, si rien n'est fait d’urgence pour réduire les facteurs de risque sous-jacents, notamment le tabagisme et la pollution atmosphérique.

BPCO et Spirométrie

La BPCO est confirmée par un test diagnostique simple appelé Spirométrie qui permet de mesurer les volumes d’air qu’une personne est capable d’inspirer et d’expirer ainsi que la vitesse à laquelle l’air pénètre dans les poumons et en ressort. Le diagnostic de la BPCO devrait être effectué chez tout patient présentant une toux chronique, la production de crachats, dyspnée (difficulté ou respiration laborieuse).

Un faible débit de pointe est compatible mais pas spécifique à la BPCO, car il peut être causé par d'autres maladies pulmonaires et par les mauvais résultats lors des essais.

Comment évaluer la sévérité de la BPCO ?

Les recommandations proposées dans ce paragraphe sont issues de celles des Sociétés savantes de Pneumologie des États-Unis, du Canada, de Grande-Bretagne et de France.

La classification de la sévérité repose sur les résultats du VEMS à la Spirométrie et comprend 4 stades. Cette classification est à visée essentiellement didactique et ne résume pas à elle seule la sévérité de la maladie. Il faut tenir compte également des symptômes cliniques et notamment de la dyspnée d’effort.

On décrit par convention, 4 stades de la BPCO, dont le niveau de sévérité dépend du VEMS (tableau) allant du stade léger au stade très sévère.

Quelles sont les causes de mortalité dans la BPCO ?

Les principales causes de mortalité chez les patients atteints de BPCO sont l’insuffisance respiratoire, les maladies cardiovasculaires et les cancers (en particulier le cancer bronchique). La fréquence respective de ces différentes causes varie avec la sévérité de l’obstruction bronchique.

La mortalité par pathologie cardiovasculaire est responsable de 20 à 40 % des décès chez les patients atteints de BPCO, à tous les stades de sévérité de l’obstruction bronchique.

La mortalité d’origine respiratoire (insuffisance respiratoire aiguë) représente 10% des causes de décès chez les patients en GOLD 1 (Global Initiative on Obstructive Lung Disease). Elle augmente avec la sévérité de l’obstruction bronchique : ainsi, elle peut atteindre jusqu’à 50% chez les patients ayant un VEMS à 50% de la valeur prédite et jusqu’à 60 % des causes de mortalité chez les patients ayant un VEMS < 40% de la valeur prédite.

Les cancers, en particulier le cancer bronchique, sont des causes de mortalité importantes chez les patients atteints de BPCO. Ils sont responsables de plus de 40% des décès chez des patients ayant une BPCO GOLD 1 et de 10 à 20% des décès chez les patients ayant une atteinte respiratoire plus sévère.

Données épidémiologiques de la BPCO

La prévalence de la maladie est estimée à 7,5 % dans une population de plus de 40 ans, l’incidence semble se stabiliser chez l’homme et augmenter chez la femme. En 2009, 40 763 personnes étaient en ALD (Affection de Longue Durée) pour bronchite chronique sans précision. En 2006, les taux bruts de mortalité par BPCO étaient de 41/100 000 chez les hommes et 17/100 000 chez les femmes âgés de 45 ans et plus.

L’exacerbation

L’exacerbation est définie par une majoration des symptômes respiratoires au-delà des variations quotidiennes (en pratique, d’une durée ≥ 48h ou justifiant une modification thérapeutique).

Les critères couramment utilisés sont l’augmentation de la dyspnée, de la toux, du volume de l’expectoration ou la modification de l’expectoration (aspect purulent).

L’exacerbation peut être un mode de découverte de la BPCO.

L’exacerbation peut mettre en jeu le pronostic vital, on parle alors d’exacerbation sévère ou de décompensation.

Le trouble ventilatoire obstructif de la BPCO

Le trouble ventilatoire obstructif de la BPCO est défini par un rapport VEMS/CVF < 70 % après administration d’un bronchodilatateur. Son diagnostic est fondé sur la Spirométrie avec la mesure du volume expiratoire maximal à la première seconde (VEMS) et de la capacité vitale forcée (CVF).

La BPCO en Afrique

En Afrique rurale, la prise en charge de la BPCO est centrée sur le traitement des exacerbations aiguës au lieu de la prévention de la maladie. Par ailleurs, les tests de diagnostic comme la Spirométrie sont rarement disponibles et les traitements par inhalation médicamenteuse sont souvent limités ou inabordables.

La BPCO et ses facteurs de risque sont mal connus du public. En effet, bien que le tabagisme soit la principale cause de cette maladie, avec une consommation de tabac qui ne cesse de croitre, il existe d’autres facteurs à prendre en considération tels que l'exposition aux fumées en milieux professionnels et domestiques ainsi que la pollution de l’air ambiant. D’après une étude, 90% des foyers ruraux en Afrique utilisent encore du combustible de biomasse non traité pour la cuisine et le chauffage.

La BPCO est donc rarement diagnostiquée, car les symptômes de la toux sont souvent imputés à un effet irritant acceptable du tabagisme, de la tuberculose ou du vieillissement.